Cote/Cotes extrêmes
Date
Importance matérielle
Origine
Biographie ou Histoire
Évolution de la société
Les Aciéries de Champagnole ont été créées en 1916 avec le concours de la Fabrique Parisienne de Mèches Américaines et d'Outillage de Précision, dont Paul Faber était directeur général. La Fabrique Parisienne de Mèches Américaines était gravement menacée par la difficulté de se procurer des aciers anglais. Il fut alors proposé de fabriquer de l'acier rapide en France. Ce fut grâce au rachat, par actionnariat, de la petite Aciérie qui appartenait à Emile Ramboz (1) de Champagnole, qu'une société put être constituée le 16 juin 1916, sous la dénomination Société Anonyme des Aciéries de Champagnole, pour produire une partie importante des matières premières nécessaires à La Fabrique Parisienne de Mèches Américaines. Max Jaurez, fondateur de la Société, fut nommé président, et Paul Faber accepta la direction générale de Champagnole en plus de ses fonctions à La Courneuve.
Cette nouvelle société se spécialisa dans la production d'aciers rapides en barres destinés à la fabrication d'outillage, et d'aciers spéciaux, pour la construction mécanique, la fabrication de soupapes automobiles, l'aviation, et pour l'armement. Elle devint l'une des leaders de la profession sur le plan français et européen. L'usine fut implantée à Champagnole et l'établissement de La Courneuve, où se trouvaient déjà plusieurs activités industrielles, conserva son siège social. En 1929, le nombre des ouvriers et employés était de 210 personnes. La situation saine et continue de l'entreprise, dans une progression constante, ne fut pas ébranlée par les grandes crises économiques qu'elle connut depuis la guerre. Les immobilisations furent rapidement amorties. La Société en profita pour acheter cinq maisons pour y loger le directeur, les ingénieurs et quelques-uns de ses employés et ouvriers. La Société put ainsi avancer des fonds à plusieurs bons ouvriers pour leur permettre de construire eux-mêmes leurs habitations. Une dizaine de logements provisoires furent créés dans les bâtiments de l'usine. C'est alors qu'avec la demande croissante de main-d'œuvre, les cités ouvrières se construisirent les unes après les autres. Une Société d'Habitation à Bon Marché (2) fut constituée en acquérant 20 000 m2 de terrains au bord de la forêt, sur la route reliant Champagnole à Sapois, pour y faire construire des maisons.
En 1969, les Aciéries de Champagnole étaient l'un des plus importants producteurs français d'acier rapide. Elles fabriquaient environ 35% des aciers rapides en France. Les exportations étaient essentiellement réalisées avec l'Italie, l'Espagne, la Suisse et la Belgique. La Société se composait de 407 personnes (21 directeurs et adjoints, 67 employés techniciens et contre maîtres, et 319 ouvriers). L'usine principale de Champagnole comprenait 105 000m2 de terrains et 21 000 m2 de constructions qui dataient de la fondation de l'entreprise en 1916. A La Courneuve se trouvaient les ateliers de finition, les bureaux, les dépôts et le siège social, pour 6 000 m2 de terrains et 3800 m2 de constructions. Dès 1929, l'entreprise fit édifier à Champagnole des habitations ouvrières (3 300 m2), trois villas pour les ingénieurs et cadres, ainsi qu'une maison pour les dirigeants. Cependant, en 1970, les bénéfices étaient faibles en comparaison des capitaux investis. Après un passé glorieux, Champagnole avait manifestement un problème d'avenir.
En 1971, la présidente - fille de Paul Faber -, vendit la majorité du capital à holding Marine-Firminy. L'usine fut ensuite reprise par le groupe suédois Kloster Speedsteel qui devînt ultérieurement Marine-Wendel. Lors de la réorganisation du groupe Marine-Wendel, ce capital fut transféré en 1977, à la Compagnie générale d'industrie et de participations (C.G.I.P). Dès 1975, une crise touchant la profession - et qui persistait encore en 1979-, réduisit fortement le carnet de commandes de la société. La concurrence étrangère, des problèmes de restructuration, une réduction de l'emploi des aciers rapides au bénéfice des carbures frittés ou d'autres procédés de mise en forme, créèrent un rétrécissement du marché français. De plus, le marché des aciers rapides, qui est un marché mondial, obligea les Aciéries de Champagnole à d'importants sacrifices sur les prix, afin de s'y maintenir. C'est ainsi que la société développa ses exportations, qui passèrent de 20 % du chiffre d'affaire total en 1970, à 50,6 % en 1978. Ce qui lui permit de créer une filiale de vente en R.F.A (filiale à 100%), une en Grande-Bretagne (filiale à 35 %), et le démarrage d'un agent aux U.S.A.Fusion avec les Forges d'Allevard. En 1978, les Aciéries de Champagnole livraient 2 582 tonnes d'aciers rapides, dont 1 114 tonnes sur le marché français et 1 468 tonnes à l'exportation. Le chiffre d'affaire, hors taxe, était de 79 838 000 francs dont 40 036 000 francs à l'exportation. Cependant, en septembre 1978, la majorité du capital des Aciéries de Champagnole était transféré aux Forges d'Allevard, elles-mêmes filiales de C.G.I.P. A la fin de l'année 1980 la fusion eut lieu entre les Aciéries de Champagnole et le groupe industriel important Les Forges d'Allevard, ce qui évita à la Société des Aciéries de Champagnole de disparaître.
Création d'une nouvelle Société
Le 1er juin 1981, dans le cadre de la restructuration du Groupe Allevard, une nouvelle Société anonyme fut constituée Aciers de Champagnole, dont le siège était à Saint-Martin-d'Hères (Isère). Cette société se substitua, sous forme d'une filiale, à 100% d'Aciéries de Champagnole.
Déclin de la Société
En 1979, sur le plan commercial, la société arrivait en deuxième position des producteurs français de barres d'aciers rapides. Mais avec la conjoncture économique, la nouvelle société créée ne permit pas cette ascension. Des mesures de redressement s'imposèrent. Le regroupement se fit sur le site de Champagnole, plus puissant pour la rectification et le tréfilage, que la rectification des barres de La Courneuve, qui venait seulement en supplément de l'atelier de Champagnole. Les services administratifs et comptables, ainsi que le service informatique, furent dorénavant transférés à Champagnole. Seuls furent maintenus en région parisienne, sur le site de Villepinte, une antenne commerciale et un magasin d'aciers. Cette concentration permettait de réduire les prix de revient et d'assurer ainsi la survie de l'entreprise. Malheureusement, ces mesures drastiques se traduisirent par le licenciement de 69 personnes sur le site de La Courneuve. Si une partie des employés furent maintenus dans la société, celle-ci offrit pour les autres des emplois de reclassement. En 1988, le bâtiment de l'ancienne fonderie, et le réfectoire, étaient vendus à la ville de Champagnole. Aujourd'hui, Erastell, qui appartient au groupe Eramet, est née du rapprochement en 1992 de la société Kloster Speedsteel AB et de la société française Commentryenne.
Organisation des moyens de production
A l'origine, l'usine Ramboz possédait un four Martin, d'un rendement de huit tonnes par jour, et un four à creusets pour les aciers fins, produisant dix tonnes par mois. Les nouveaux propriétaires pensèrent développer cette production pour la tripler et la passer à trente tonnes. L'adjonction de deux marteaux pilons, pour le laminage des lingots, et un second four, permirent rapidement un important développement de production, passant ainsi à soixante tonnes. En 1979, l'ensemble des deux sites, celui de Champagnole et celui de La Courneuve, comprenait 389 personnes. L'usine de Champagnole était le centre principal de production avec 294 personnes. Implantée sur un terrain de 11 ha, elle avait une surface couverte de 21 000 m2. A La Courneuve, on y trouvait, outre la direction générale, le service commercial et la comptabilité, un laboratoire de recherche et d'expertise, un atelier de rectification, un atelier de traitement thermique, et un magasin central.Le matériel pour les principaux ateliers consistait :- pour l'aciérie, à 3 fours- pour la forge, à 1 presse, 5 pilons de 4 t., et 5 fours à réchauffer- pour les laminoirs, à 2 trains combinés, 2 fours de réchauffage et 3 fours à recuire- pour le parachèvement, à 6 dresseuses, 4 machines à écroûter, et 3 rectifieuses- pour la tréfilerie, à 3 blocs à tréfiler, 1 banc à étirer, 4 rectifieuses à bande, et 7 fours de recuit- enfin, un laboratoire de contrôle des fabrications et d'essais métallurgiques. En 1978, le siège de La Courneuve supprimait les ateliers de trempe et de rectification et transférait à Villepinte (Seine St Denis) un service commercial et un magasin entreposant les aciers destinés à la vente. Vingt cinq personnes y travaillaient en 1980.
Les Aciéries et Forges de Saint-François
En 1977, Champagnole prit la contrôle des Aciéries et Forges de Saint-François à Saint-Étienne. Les Aciéries et Forges de Saint-François produisaient des pièces moulées et des barres forgées en acier inoxydable et réfractaire, ainsi que quelques aciers d'outillage.Cette prise de participation présentait pour Champagnole plusieurs avantages : une diversification, avec une meilleure répartition des risques financiers, la possibilité de faire le management et la gestion avec les équipes de Champagnole, l'apport de travail dans cette ville, le transfert du carnet de la clientèle, et la possibilité d'installer un dépôt à Saint-Étienne, deuxième région française de consommation de ces aciers. Après l'application de différentes mesures économiques, et la persistance de la crise, une baisse importante des commandes se fit sentir. Un plan de redressement trop tardif conduisit à l'arrêt d'exploitation et à son dépôt de bilan en septembre 1978.
Les filiales
Les Aciéries de Champagnole avaient deux filiales, l'une en Irlande et en Grande Bretagne et l'autre à Turin en Italie.
1) Emile Ramboz était chef de fabrication pour les ateliers spéciaux à l'usine d'Ougree-Marihaye (Belgique). Il y fit adopter ses procédés de fabrication pour les aciers rapides auxquels son nom restera attaché « Rapides-Ramboz » avec marque internationale. Il revînt dans le Jura et fit construire une usine à laquelle il donna le nom de Forges du Jura. Ses projets de créer une importante société furent anéantis par la guerre. Il eut l'opportunité de créer par actions d'apport -son usine et plusieurs terrains- et par actions souscrites en numéraire par la Fabrique Parisienne de Mèches Américaines et d'Outillage de Précision de La Courneuve, dont Max Jaurez était président et Paul Faber directeur, la Société des Aciéries de Champagnole. Emile Ramboz détenait 230 actions du capital et la Fabrique parisienne de mèches américaines, 540. Paul Faber fut désigné comme directeur général et Emile Ramboz, directeur technique. En fin de carrière Emile Ramboz en deviendra le conseiller technique. Il décèdera à Champagnole le 1er avril 1927.
2) Les bénéficiaires de logements construits par les Sociétés anonymes d'habitation à bon marché (HBM) étaient principalement des ouvriers logés par leurs patrons. L'appellation Habitation à bon marché (HBM) perdurera jusqu'en 1949, elle sera alors remplacée par l'appellation Habitation à loyer modéré (HLM).
Histoire de la conservation
Ce sont les Aciéries de Champagnole qui contactèrent les Archives départementales le 9 juillet 2010 pour savoir si leurs archives, avant leur destruction, pouvaient éventuellement les intéresser. Un premier contact fut pris le 18 août 2010 afin d'établir un diagnostic sur le volume, la période concernée et la représentation archivistique et historique de l'ensemble des documents. Un premier récolement sommaire fut établi lors de cette première visite qui révélait, de façon générale, une représentativité notoire de documents pour l'ensemble des activités et du fonctionnement de l'entreprise, avec une forte représentation pour les affaires foncières et le matériel de production. Lors de sa commission permanente, en date du 22 octobre, le Conseil général du Jura acceptait le don des archives des Aciéries de Champagnole, de la création, 1916, à l'année 1980 (1965 en ce qui concerne le personnel en cas de recours) pour servir à l'histoire industrielle jurassienne et comtoise. Du 18 au 20 octobre 2010, un pré-tri et récolement furent établis sur place dans l'entreprise, par la directrice, Patricia Guyard, Jean-Louis Vauchez, Romain Janssoone, et Damien Willemann. Si les locaux de l'étage étaient sains, la cave où était entreposée la plus grande partie des archives était humide et froide ; ce qui explique qu'un certain nombre de documents sont déteints, avec quelquefois des pages plus ou moins collées par l'humidité. La prise en charge des archives s'est effectuée les 22 et 28 octobre 2010.
Modalités d'entrées
Dates d'entrée : 02/11/2010
Modalités d'entrée : Don
Évaluation, tris et éliminations, sort final
Date de prise en charge : 28/10/2010
Le tri et la remise en ordre aux Archives départementales ont donné lieu à l'élimination d'environ un mètre cinquante linéaire de documents et de chemises cartonnées. Il s'agit notamment de nombreux plans tirés souvent en trois exemplaires ou en très mauvais état, d'imprimés sans importance ou vierges, d'enveloppes, de récépissés, de bordereaux d'envoi sous forme de correspondances, d'accusés de réceptions, de chemises très poussiéreuses. Ce répertoire numérique, en partie détaillé, reste provisoire dans la mesure où des éliminations, et une analyse plus fine, sont à opérer dans la plupart des liasses, ainsi qu'un re-conditionnement adéquat plus approprié.
Mots clés collectivités
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