Société coopérative La Fruitière vinicole d'Arbois

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Fruitière vinicole d'Arbois

Cote/Cotes extrêmes

127J

Date

1906-1995

Importance matérielle

23 ml

351 cotes

Origine

Orgnisme privé déposant : Société coopérative de la Fruitière vinicole d'Arbois (Château Béthanie).

Biographie ou Histoire

Bref historique de la coopérative vinicole d'Arbois

En 1906, alors que le vignoble jurassien se redresse à peine de la crise du phylloxéra, les vins du midi lui assènent le coup de grâce par une concurrence impitoyable. Une grande partie des vignerons arboisiens décident alors d'une historique grève de l'impôt et de la mise en commun de leurs outils de vinification. Ils décident de combattre la mévente et la misère qui s'abat sur eux par la fabrication et la commercialisation communes des produits de leur récolte. Ils fixent ainsi trois objectifs : la rentabilisation de la production par la mise en commun des moyens de fabrication et d'échanges, l'amélioration de cette production par la confrontation des procédés de culture et de vinification, et par l'entraide, afin de pallier les difficultés que subissent certains d'entre eux.

Une Société coopérative civile de production de vins est fondée le 24 décembre 1905, et constituée par acte sous seing privé et assemblée générale le 4 janvier 1906. Ce sont vingt-six vignerons socialistes qui fondent ainsi la Fruitière vinicole d'Arbois, la deuxième coopérative de France. La Fruitière prend en charge l'intégralité de la fabrication des vins des vingt-six sociétaires qui s'engagent à apporter à la coopérative la totalité de leurs récoltes. Elle se charge ensuite de distribuer sur le marché les produits fabriqués et supprime ainsi la concurrence entre les vignerons, et la recherche, souvent désespérée, de nouveaux clients. Les vignerons s'engagent aussi, dans la mesure de leurs moyens, à fournir du matériel dont ils disposent (grands tonneaux, ustensiles de cave). Le personnel nécessaire aux travaux de vinification et de soins de la cave est choisi parmi les sociétaires.

Les membres de la Fruitière définissent de nouvelles normes de culture : le choix des terrains, le rendement à fournir et à ne pas dépasser (40 hectolitres à l'hectare), les procédés de taille et les méthodes de vinification. L'application de ces règlements oblige les vignerons à doter la Fruitière de statuts, d'un règlement intérieur et d'un conseil d'administration. Ce conseil a pour mission de prendre les dispositions nécessaires en vue du bon fonctionnement de la coopérative. Elle répartit les bénéfices entre les sociétaires au prorata des apports en quantité et en qualité. Mais c'est l'assemblée générale des sociétaires qui statue sur l'estimation, par catégorie, des vendanges des sociétaires, et fixe les prix de vente des vins afin d'éviter toute contestation postérieure. En 1912, la Fruitière acquiert la maison dite Maizier (ancienne fabrique de vins mousseux) et ses dépendances, bâties en 1818, afin d'y installer ses bureaux et ses caves de vinification. Le 15 mai 1936, Arbois devient la première AOC française pour ses vins et alcools. Entre 1948 et 1957, la fruitière accroît sa capacité de vinification en faisant installer 18 citernes de 130 hl, puis 8 citernes de 1400 hl. En 1962, elle achète une demeure du XIXe siècle (dite Château Béthanie) sise de l'autre côté de la route, et y transfère ses activités administratives. En 1969, devant l'exiguïté des locaux de production, un nouveau bâtiment servant de chais et de cuverie est construit derrière le château Béthanie. Il sera agrandi en 1974 puis en 1980. Naît la première "cuvée Béthanie" issue du mariage entre Chardonnay et Savagnin. En 1993, sur le site de la première cuverie, dans l'ancienne maison Maizier, en contre-bas du château, est créée la cave à Savagnin pour vin jaune, d'une capacité de 3000 pièces (fûts bourguignons de 228 litres).

En 2000, la création Château Béthanie passe en S.A.S (Société par actions simplifiées). Créée par la loi du 3 janvier 1994, c'est une formule plus souple de société - société de commercialisation des vins de la Fruitière vinicole d'Arbois, 100% filiale du groupe Fruitière. En 2005, la Fruitière vinicole d'Arbois fusionne avec le Caveau des Jacobins (cave coopérative de Poligny). En 2006, est célébré le Centenaire de la Fruitière vinicole d'Arbois. Les vignerons coopérateurs offrent à la ville d'Arbois la colonne "Sans Fin", en contre-bas du château Béthanie; œuvre d'art d'Etienne Bossu. Cent bouteilles seront emmurées dans le caveau du château Béthanie.

Aujourd'hui, la Fruitière Vinicole d'Arbois jouit d'une situation tout à fait privilégiée pour appliquer une politique de sélection des cuvées car elle dispose de volumes importants (plus d'un million de bouteilles sortent chaque année des caves et chais). Tous ses raisins sont récoltés sur l'ensemble de l'aire d'appellation définie par l'Institut National des Appellations d'Origine (INAO). Il n'y a pas de bons coteaux où elle ne soit pas implantée.Aussi, la qualité et la réputation des vins issus du château Béthanie font la fierté des vignerons coopérateurs de la Fruitière vinicole d'Arbois.

 

Les vignes, la cuverie, la commercialisation

La Fruitère vinicole d'Arbois compte, en 2009, 210 sociétaires qui exploitent 210 hectares en AOC Arbois (communes d'Arbois, Montigny-les Arsures, Mesnay, Pupillin, Vadans, Villette-les-Arbois). Ce qui fait d'elle le second producteur du Jura et le premier producteur de trousseau (cépage rouge indigène du Jura), et savagnin (cépage du vin jaune). Les différents cépages de la Fruitière vinicole d'Arbois correspondent à :

  •  trois vins rouges, le poulsard, sur 55 ha, le trousseau, sur 18 ha et le pinot, sur 14 ha
  •  deux vins blancs, le chardonnay, sur 90 ha dont 15ha dédiés aux crémants, le savagnin, sur 35 ha.

 

Aujourd'hui, les vignerons s'inscrivent dans les contrats territoriaux d'exploitation (CTE). Ils développent des pratiques culturales au respect d'une agriculture raisonnée dans le souci permanent d'améliorer la qualité et la traçabilité des produits. La Fruitière vinicole dispose d'une cuverie d'une capacité de 40 000 hectolitres où sont produits chaque année plus d'un million de bouteilles, et depuis 1993, une cave à savagnin, pouvant contenir plus de 3000 pièces (l'une des plus grandes réserves de vin jaune du Jura).

Les AOC commercialisées par la Fruitière d'Arbois :

  •  AOC Arbois blanc, rouge, rosé
  •  AOC Côtes du Jura blanc et rouge
  •  AOC Macvin du Jura
  •  AOC Crémant du Jura
  • AOC Vin de paille

 

La Fruitière vinicole d'Arbois a toujours participé à un certain nombre de concours, de foires et de salons à travers la France, et jusqu'en Belgique. Ses points de ventes sont non seulement à Arbois, au siège, dans différents magasins d'Arbois et du Jura, mais aussi chez des revendeurs professionnels. La Fruitière vinicole d'Arbois est en effet membre d'une alliance Export dénommée "Vignerons d'en France", composée de caves issues de différentes régions viticoles. Elle vend également sa production par correspondance dans le monde entier.

 

La Marcotte

En 1968 fut installé, place de la Liberté à Arbois, un bar-restaurant par onze sociétaires, dont neuf vignerons, la Fruitière vinicole, et la Coopérative fromagère d'Arbois. Cette installation faisait suite à l'ouverture d'un premier point de vente en 1961 à Arbois, puis en 1965, au siège de la coopérative. Devant les résultats intéressants enregistrés, la coopérative vinicole envisagea alors de créer cette nouvelle forme de publicité et de vente plus originale. Le but étant de promouvoir les vins et produits dérivés du terroir d'Arbois. C'est avec un capital de 20 000 francs, constitué des 200 parts des sociétaires, dont 98 détenues par la Fruitière vinicole, que l'ouverture de La Marcotte put avoir lieu.Mais suite à un déficit reconnu dans la gestion de la S.A.R.L, La Marcotte dut fermer provisoirement ses portes au cours du mois d'août 1969. Elle continua ensuite d'être gérée sous une tout autre formule, pour permettre de rentabiliser le matériel et ses installations.En 1976, La Marcotte n'était toujours pas radiée du registre du commerce, mais mise simplement "en sommeil".

Histoire de la conservation

Les archives de la Fruitière vinicole

Les archives étaient conservées au château Béthanie ; les plus anciennes étaient entassées dans le grenier, et les archives des années 1950 à nos jours  dispersées dans plusieurs salles du deuxième étage ; elles représentaient environ cent mètres linéaires en 2009 avant le dépôt aux Archives du Jura, sans que des destructions y soient perceptibles tandis qu'un désordre certain y régnait.

Modalités d'entrées

Dépôt des archives de la Fruitière

Dépôt de la Frutière viniacole d'Arbois, suscité par M; Pierre Grispoux, historien à Arbois, décidé par le conseil d'administration de la Fruitière par délibération du 3 mars 2009 et accepté par la commission permanente du Conseil général du Jura par délibération du 26 juin 2009 notifiée à la Friuitière par le Président du Conseil général. Entrée effective aux Archives départementales du Jura, 9 octobre 2009.

Deux registres, rangés à part, ont été retrouvés par La Fruitière vinicole et déposés aux Archives départementales le 30 août 2010. Ils ont été intégrés à l'inventaire sous les cotes 127 J 184/2 et 127 J 217/2.

Présentation du contenu

Le dépôt des archives de la Fruitière a porté sur les années 1906-1990 - à quelques exceptions près, dues à des regroupements de documents ou à des registres qui couvrent une période qui déborde sur les années 1990 et il ne concerne que les documents papier. Les dossiers de personnel et les documents portant sur la paie de salariés en exercice à la Fruitière n'ont pas été collectés. En revanche, la quasi exhaustivité de conservation des papiers de la Fruitière a permis une collecte très cohérente et portant globalement sur toutes les activités de la Fruitière. L'arrêt de la tenue de certaines séries de dossiers au sein de la Fruitière en faveur d'autres types de classement (correspondance passive par exemple) entraîne en revanche quelques ruptures brutales dans ces séries.

D'autres dépôts sont possibles ultérieurement pour les documents plus récents et à venir. .

Évaluation, tris et éliminations, sort final

La sélection, le pré-classement, les éliminations évidentes (exemple : pièces de détail de la comptabilité, sauf spécimens), le dépoussiérage et le conditionnement des archives ont été réalisés, sur place au château Béthanie, par le responsable des archives privées ( M. Vauchez), deux agents et la directrice des Archives, pendant quatre jours, du 5 au 9 octobre 2009. Le 14 octobre 2009, les cinquante-huit conteneurs des archives sélectionnées, de 1906 à 1990, étaient rapatriés aux Archives départementales du Jura, ce qui représente aujourd'hui vingt-trois mètres linéaires de documents. L'ensemble a été repris aux Archives, les analyses approfondies.  Le répertoire numérique détaillé issu de ces travaux n'est toutefois que provisoire dans la mesure où des éliminations plus fines sont à opérer à l'intérieur de certainescotes, ainsi qu'un conditionnement doit quelques fois être plus approprié, risquant de modifier légèrement la cotation.

Conditions d'accès

Les archives du fonds sont consultables dans la salle de lecture des Archives départementales et communicables selon les lois, décrets et règlements qui régissent les archives publiques. Ainsi, il n'y a guère que les documents relatifs au personnel qui soient soumis à des délais d'incommunicabilité.

Autre instrument de recherche

Introduction et inventaire du fonds

Jean-Louis Vauchez, Romain Janssoone, La Fruitière vinicole d'Arbois (fonds 127 J). Répertoire numérique détaillé provisoire, Montmorot, Archives départementales du Jura, décembre 2009, 31 p. (dactylographié) ; consultable sur le présent portail en version textuelle (accès à l'inventaire) et, en salle de lecture des Archives sous forme papier.

Mots clés lieux

Mots clés collectivités