Tournerie Grandclément à Viry

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Tournerie Grandclément à Viry

Cote/Cotes extrêmes

175J1-105

Date

2022, 1844-1869

Organisme responsable de l'accès intellectuel

Archives départementales du Jura

Description physique

7 m.l.

Biographie ou Histoire

L'activité de tournerie dans le Haut-Jura remonte au Haut Moyen-Age, où les habitants vivant près de l'Abbaye de Saint-Claude fabriquaient des objets de piété, notamment à destination des pèlerins. Dès la fin du XVIIIème siècle la tournerie est une activité dominante. La construction d'usines le long des cours d'eaux dans les années 1825-1830 est une étape décisive dans le processus d'industrialisation, et conduit à une diminution des ateliers familiaux et des ouvriers paysans.

L'apparition de l'électricité au début du XXème siècle entraine un nouvel essor de la tournerie, principalement dans la région de Moirans. Paradoxalement, l'électricité favorise à nouveau le travail à domicile avec la double activité agriculture et tournerie. Les petits tourneurs travaillaient pour des entreprises ou vendaient leur production à des négociants locaux. Dès la fin des années 1950, l'activité décline face à la concurrence des matières plastiques, à la complexification de l'équipement, avec notamment l'apparition des tours automatiques, qui rendent l'activité à domicile obsolète. Les artisans qui subsistent doivent se spécialiser face à des moyens de productions de plus en plus couteux, et qui nécessitent des compétences plus poussées, notamment en mécanique.

La comptabilité de la tournerie Grandclément atteste une activité depuis au moins 1844. En 1896, Abel Désiré Grandclément s'associe avec Arthur Michalet (fabriquant à Vaux-lès-Saint-Claude) pour constituer une société dédiée à la fabrication et au commerce de bâtons, perches et autres articles pour la teinturerie. Cette association ne dure que quatre ans, elle est dissoute en 1900[1].

Abel Désiré reprend la société Grandclément à Viry le 24 juillet 1922[2]. À la suite de son décès en 1938, c'est visiblement son fils Léopold (né le 1er juillet 1896) qui reprend les rênes de la société. Ce dernier décède le 30 mai 1963 après une hospitalisation à l'hôpital Edouard Herriot à Lyon. Sa femme reprend alors la société sous le nom de Mme Veuve Léopold Grandclément. L'entreprise cesse son activité trois ans plus tard, elle est radiée du registre du commerce le 31 décembre 1966.

L'activité de l'entreprise consiste à fabriquer des bobines pour l'industrie textile (fabriques de tresses, lacets, rubans et passementerie pour soies et soies artificielles). Les commandes et relations avec la clientèle attestent que l'industrie de la tréfilerie, des fils métalliques étaient également un débouché important de tournerie. Les documents du fonds  montrent que l'activité de la tournerie Grandclément est basée avant tout sur le travail à domicile d'ouvriers, ce qui lui permet de vendre de gros volumes de produits, dans toute la France et même à l'international. La correspondance des fournisseurs montre que des entreprises (pour une bonne part d'entre elles du Jura) fournissaient non seulement la matière première, des ébauchons (pièces de bois grossièrement ébauchées et prêtes à être tournées), mais aussi des bobines et autres produits tournés. Cela laisse à penser que la société Grandclément avait en fait autant une activité de négociant que de fabriquant.

 

[1] Source : fonds du tribunal de première instance de Saint-Claude, section commerciale, actes de sociétés dans la cote 3U4/1203.

[2] Source : fonds du tribunal de première instance de Saint-Claude, section commerciale, registre analytique du commerce, cote 3U4/1189

Modalités d'entrées

Le fonds a été donné en 2001 par Madame Manillier à Nantua, fille du dernier entrepreneur, aux Archives départementales de l'Ain. Coté 166J, il avait été classé et inventorié par Paul Cattin, directeur à l'époque. Le fonds a été transféré aux Archives départementales  du Jura, territorialement concernées, le 24 mars 2022. Recoté 175J, l'inventaire a été remanié et les documents reconditionnés.
 

Présentation du contenu

Les documents contenus dans le fonds permettent d'étudier le cœur d'activité de la tournerie : correspondance avec les fournisseurs et la clientèle, inventaires et comptabilité complète, abondante documentation professionnelle. Il contient de nombreux croquis et dessins industriels de bobines (dans les commandes passées ainsi que dans une liasse dédiée à la documentation technique, cote 175J 21). Le fonds est parvenu avec un échantillon varié de modèles de bobines en bois (cote 175J 24). Les archives ayant trait à la gestion administrative et du personnel sont également présentes.

Le fonds comprend aussi des documents familiaux : correspondance et comptabilité domestique de Léopold Grandclément et de sa femme Cécile, née Nabot, ainsi que du couple Isabelle Grandclément, sœur de Léopold, et Adrien Sarraute, sous-préfet.

Évaluation, tris et éliminations, sort final

Ont été éliminé, lors du remaniement du fonds de 2022, des relevés de comptes, talons de chèques, doubles et notifications de factures, soit environ 1 mètre. Le fonds classé mesure 7 mètres linéaires.

Mode de classement

La correspondance, qui avait un classement chronologique strict, a été reprise. La correspondance passive a été retriée finement selon le type de fourniture pour les fournisseurs, et avec une logique géographique pour les clients. La correspondance active n'a subsisté que sous forme de copies carbone sur papier pelure. Elle n'a pas été triée de la même manière que la correspondance passive, car il y a dans la plupart des cas deux courriers concernant des destinataires différents par page.

D'autres articles ont été remaniés à la marge pour mieux correspondre au plan de classement des archives d'entreprise recommandé par les Archives de France.

Tout le fonds a été reconditionné dans de nouvelles liasses et boîtes. Les boîtes et pochettes de réemploi ont été retirés ainsi que de nombreuses trombones et épingles corrodées qui subsistaient.

Conditions d'accès

Le fonds est librement communicable, la consultation étant soumise aux règles générales applicables aux Archives départementales du Jura.

Autre instrument de recherche

Mots clés collectivités