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Cote/Cotes extrêmes
Date
Importance matérielle
Biographie ou Histoire
Dans l'ordre bénédictin s'illustra sur plus de 12 siècles la vénérable abbaye de Saint-Oyend de Joux, plus connue aujourd'hui sous le vocable de Saint-Claude. Fondée à Condat, au confluent du Tacon et de la Bienne, par les Pères du Jura Romain et Lupicin au Ve siècle, dotée d'un célèbre scriptorium dont l'activité est connue à partir du IXe siècle, ancrée dans le ressort de l'archevêché de Lyon, elle étendit ses possessions jusqu'en Champagne, en Dauphiné, en Suisse et dans l'Ardèche, constituant dès le XIIe siècle une véritable congrégation, indépendante des autres familles bénédictines.
Elle fut aussi le centre d'une principauté féodale (la Terre de Saint-Claude) relevant directement du Saint Empire romain germanique et resta longtemps indépendante du comte de Bourgogne, s'attachant jusqu'au XVe à régner en quasi-souveraine sur le Haut-Jura. Elle était semblable en cela, et par l'existence de son scriptorium, à la non moins célèbre abbaye comtoise de Luxeuil, dans l'actuel département de la Haute-Saône, qui domina elle-aussi longtemps une terre indépendante de la souveraineté des comtes palatins de Bourgogne.
Sa puissante juridiction (la Grande judicature de Saint-Claude) à laquelle ressortissaient deux juridictions subalternes, les Bâtis du Grandvaux et de Moirans (voir les fonds 8B et 9B ; le Bâtis de Saint-Claude se confond avec la Grande judicature), ne reconnaissait pas les appels de ses jugements devant le parlement des comtes de Bourgogne à Dole ni devant celui des ducs-comtes de Bourgogne à Dijon au XVe s. ; celui-ci s'imposa cependant peu à peu, tandis que l'entrée du comté de Bourgogne dans l'héritage des Habsbourg en 1493 signifia l'intégration, sinon féodale, du moins juridique au comté de Bourgogne. Celle-ci s'accentua lors de l'invasion du pays de Vaud voisin, catholique, par les Bernois protestants au XVIe siècle et en raison des raids menés par les Comtois et les Bernois de part et d'autre de ce qui devenait une frontière de souveraineté et de religion autant et plus désormais que de seigneurie : l'abbaye devait mettre en avant son rattachement au Comté pour être défendue par son Parlement, ses Etats et le cas échéant par ses hommes d'armes.
L'abbaye était célèbre par la renommée de plusieurs de ses abbés, les pères fondateurs certes (Romain et Lupicin), mais aussi Oyen ou Oyend, qui lui donna son nom, et Claude qui donna son nom à la ville qui grandit près du monastère. Le pèlerinage aux reliques de saint Claude était fameux, drainait une foule considérable qui en rapportait de nombreux objets de piété produits sur place, ce qui fut l'origine d'une activité féconde de tabletterie et de tournage sur bois ; Louis XI, après avoir envahi le comté de Bourgogne, s'y rendit en personne en pélerinage (pour expier les massacres perpétrés en Comté ?).
Devenue à la fin du Moyen Âge un chapitre noble ayant abandonné dans les faits le mode de vie monastique, livrée à la commende, sécularisée enfin en 1742 après une vaine tentative d'union avec l'abbaye noble de Baume-les-Messieurs (diocèse de Besançon), l'abbaye devint le siège d'un nouveau diocèse dont le ressort comprit la Terre de Saint-Claude et toutes les localités du comté de Bourgogne qui, jusqu'alors, ressortissaient à l'archidiocèse de Lyon. Ses biens furent dévolus à l'évêque et aux chanoines du chapitre cathédral de ce diocèse de Saint-Claude, lesquels étaient les anciens moines nobles de l'abbaye (voir fonds 3G).
Histoire de la conservation
Après quelques dispersions au moment de la Révolution, le fonds de l'abbaye de Saint-Claude a été l'objet, à trois reprises, de démembrements volontaires, après même son entrée aux Archives départementales du Jura.
D'une part, lors du rétablissement du diocèse de Saint-Claude, en 1823, l'évêque fut autorisé à faire prélever dans le fonds du premier diocèse de Saint-Claude mais aussi dans le fonds de l'abbaye de Saint-Claude qui lui était antérieur les documents dont il pourrait avoir besoin pour la gestion spirituelle de son diocèse. Ces documents ne furent pas retournés par l'évêché aux Archives départementales du Jura en 1906 lors de la séparation des Eglises et de l'Etat, comme cela aurait dû être le cas, mais restèrent intégrés dans le fonds ancien du diocèse (documents antérieurs à 1823), où ils furent classés et cotés dans la sous-série ZZ ; Henri Hours en dressa un répertoire détaillé en 1994 tandis qu'il achevait le classement du fonds conservé aux Archives du Jura et les fit microfilmer. Le 6 juin 2017, par accord intervenu entre l'évêque de Saint-Claude, Monseigneur Jordy, et la directrice des Archives départementales à l'occasion du déménagement des locaux de l'évêché de Lons-le-Saunier à Poligny, les documents de l'abbaye et du diocèse antérieurs à 1791 ont réintégré les Archives du Jura.
D'autre part, sous le Second Empire, le préfet du Jura fit envoyer aux Archives départementales de l'Ardèche les titres et dossiers du prieuré de Quintenas, dépendant de l'abbaye de Saint-Claude. Ces documents demeurent conservés aux Archives départementales de l'Ardèche.
Enfin, les Archives départementales du Doubs conservent le fonds du prieuré de Sirod, près de Champagnole, dont les biens avaient été unis en 1742 à la mense capitulaire de Saint-Claude ; les raisons de cette présence restent à ce jour indéterminées.
En 2007, l'extraction méthodique des papiers d'institutions différentes de la Ville d'Arbois, rassemblés à la Révolution à Arbois comme chef-lieu de district conformément à la législation mais ensuite conservés et cotés à tort parmi les archives anciennes d'Arbois et non pas transférés aux Archives départementales, a apporté un complément substantiel d'archives au fonds 2H, à savoir l'essentiel des papiers du couvent Saint-Just d'Arbois, qui dépendait de l'abbaye (environ 2 mètres). Ils sont dotés de l'inventaire à la pièce, le plus souvent par ordre chronologique, dressé par Bousson de Mairet au XIXe siècle et cotés en 2H sup en attendant un reclassement organique définitif.
Il est à noter que l'on ne profita pas du classement complet du fonds pour en extraire les papiers postérieurement à 1742 ayant trait aux paroisses et à la gestion des menses devenues épiscopales, et les réintégrer dans le fonds de l'évêché de Saint-Claude.
Lors du classement du fonds de l'abbaye de Saint-Claude par Henri Hours, les documents portant des sceaux ainsi que les plans ont été extraits des liasses pour améliorer leur conservation matérielle ; ils ont été analysés et cotés en 2Hpl (plans) et 2Hps (pièces scellées). Toutes les pièces scellées ont été numérisées à l'atelier de reproduction des Archives du Jura par Christine Mars entre 2013 et 2014 ; les vues seront peu à peu intégrées au portail internet des Archives du Jura. Les plans devraient être à leur tour numérisés.
Modalités d'entrées
Séquestre révolutionnaire ; les papiers provenant du prieuré Saint-Just d'Arbois, gardés parmi les papiers ancien de la Ville d'Arbois depuis la Révolution, ont été réintégrés au fonds de l'abbaye en 2007. Les papiers remis en 1823 à l'évêque de Saint-Claude ont, à leur tour, réintégré le fonds le 6 juin 2017.
Présentation du contenu
Les archives de l'abbaye de Saint-Claude constituent, avec celles de l'abbaye de Baume-les-Messieurs, le plus riche fonds d'archives du clergé régulier du Jura, malgré le nombre très faible, pour ne pas dire inexistant, des documents depuis ses origines (qui figurent parmi les plus anciennes de tous les monastères sis dans l'actuel ressort de la France) jusqu'au XIe siècle.
L'abbaye bénédictine étant chef d'ordre, il convient de distinguer d'une part les papiers relevant de l'administration de l'abbaye elle-même, de ses offices, de son chapitre, et d'autre part les papiers relatifs aux cures dont elle avait le patronage ou encore aux nombreux prieurés qui dépendaient d'elles et dont elle suivait la gestion.
La plupart des papiers de paroisses et prieurés qui constituent la seconde partie de l'inventaire du fonds 2 H (section « Titres locaux »), ne sont donc pas ceux des cures et prieurés eux-mêmes, mais pour une grande partie d'entre eux, ils sont bien issus du contrôle exercé par l'abbaye sur ses dépendances. Cependant, ont été adjoints et littéralement mêlés à cette partie notable du fonds de l'abbaye des documents provenant effectivement de cures et de prieurés que l'inventaire n'identifie pas en tant que tels, sauf les chartes de l'abbaye du Grandvaux.
Enfin, dans le fonds abbatial subsistent des documents et des plans relevant du fonds de l'évêché de Saint-Claude, la coupure de la sécularisation n'étant pas davantage respectée que pour les titres généraux que pour les titres locaux ; ils seront peu à peu extraits, réintégrés dans le fonds de l'évêché et cotés en 3G. Ceci explique les dates de nombreux dossiers ouverts bien au-delà de la sécularisation complète de l'abbaye en 1742.
Cette situation provient en grande partie des conditions d'arrivée et de rangement des fonds d'archives depuis les séquestres révolutionnaires jusqu'à la seconde moitié du XXe siècle, du respect peu orthodoxe de l'intégrité des fonds et enfin des classements successifs et inaboutis du fonds 2H, parfois entamés simultanément par des personnes différentes et sans concertation ! Le classement actuel résulte de la finalisation de ces divers travaux par Henri Hours pour rédiger enfin un inventaire unique et le plus logique possible.
On signale l'existence d'un tableau de concordance entre les cotes actuelles du fonds et celles conférées lors des principaux reclassements antérieurs, afin d'aider les chercheurs à repérer des documents cités par des historiens avant 1994.
Principales articulations du fonds
Voir la présentation complète du fonds en mode texte.
Conditions d'accès
Autre instrument de recherche
Existence et lieu de conservation de copies
Documents en relation
Documents séparés
Bibliographie
Cote/Cotes extrêmes
Conditions d'accès
NC numérisé
Autre instrument de recherche
Inventaire provisoire des actes portant des sceaux extraits des liasses en mode texte.
Bibliographie
Patricia Guyard, "Bref aperçu des sceaux de l'abbaye de Saint-Claude conservés dans le fonds d'archives de l'abbaye", in Bulletin Les Amis du Vieux Saint-Claude, n° 32, Saint-Claude, 2009, p. 2-8 avec illustrations (accès au texte en pdf, sans illustration).
Cote/Cotes extrêmes
Autres Cotes
Date
Particularité physique
Présentation du contenu
Bulle de Nicolas V.
Conditions d'accès
NC numérisé
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